L'élu, qui nous fait planer sur un nuage dans une lumière à la fois éblouissante et délivrante, c'est sans doute de la naïveté de croire qu'il appartient à une espèce merveilleuse.

Il est beaucoup plus innocent de nier l'existence de l'amour et beaucoup moins scientifique encore, parce que l'on n'a jamais goûter au vin, de soutenir que l'ivresse n'existe pas...

Il n'y a qu'à ouvrir les yeux sur soi-même pour comprendre que l'intuition, l'illumination, la possession sont des réalités quotidiennes...

Qui peut afirmer n'avoir jamais été "sous le charme", "hanté par un souvenir", "vidé par la présence d'une personne indéfinissable" ?................

Quand on s'adonne au breuvage de la jeunesse,

il n'est pas utopique de revenir à ses 20 ans

pour contempler le futur de plus haut.

Il était une fois un arbre au bord d'une rivière, bordée de fleurs

butinées par une abeille sous le regard expressif de petit

poisson sortant sa tête de l'eau.

Les battements d'ailes d'un oiseau affairé dans les

branches font tomber un fruit qui se love dans la main

d'un enfant.

Sans prévenir, un nuage s'est imposé et le soleil n'est plus

imprégné de ce doux vent à la berceuse trop courte.

Dans un fracas de nécessité créée, l'arbre s'est écroulé

sous la hache de l'homme.

Dans sa chute petit poisson, l'abeille et les fleurs s'en sont

allés. L'oiseau s'est envolé, seul au monde, emportant

le fruit de l'enfant qui, resté interdit, n'a pu le déguster.

La terre périclite, l'homme aussi ?

L'animal : domestiqué ou sauvage, l'être le plus fidèle

à sa nature. Dépourvu de la fonction de réflexion

humaine, il pourrait être l'humain et l'humain deviendrait

alors l'animal.

La valeur ne devrait pas s'apparenter à une date

de validité mais plutôt à une eternelle confiance.