Tandis que le vent balaie le pré, emportant de ses bras puissants des milliers de particules voyageuses, une Violette peinait à s'agripper au sol. Les pétales en l'air, la tige étirée, elle s'accrochait de ses feuilles à la terre et aux herbes folles qui l'entouraient. Elle se parlait à elle-même :
-Mon Dieu, que c'est dur ! Je n'en peux plus. Quand cette satanée tempête va-t-elle cesser ?
Le vent tourbillonna d'un coup. La fleur se retrouva projetée en arrière et s'aplatit la tête dans la terre à côté d'un trèfle.
Epuisée, elle se plaignait :
-Je ne pleux plus résister, je vais lâcher.
Alors, le trèfle la regarda et pris d'un élan de solidarité lui répondit :
-Tenez-vous à moi. Je suis petit et le vent n'a pas d'emprise suffisante dans mes feuilles.
Il était beau et bon ce trèfle à quatre feuilles. Mais, malgré son aide, Violette s'envola dans les rafales de vent et fut bousculée en tous sens.
Sa péripétie s'acheva par un aterrissage brutal dans les bras d'un Nombril de Vénus. Le choc fut d'autant plus beau qu'il fit naître instantanément un coup de foudre entre eux.
-Un Nombril de Vénus, songea Violette. Quel charme et quelle élégance.
-Une violette, pensa-t-il...........
Petit clin d'oeil à la "civilisation végétale" de la planète.